TRUMP ET NOUS
Après le Brexit et de nombreuses autres manifestations du populisme ambiant, les américains viennent de porter Donald Trump à la Maison Blanche.
Cette rupture en rappelle une autre: celle qui avait porté au pouvoir au début des années 80 la vague néo-libérale avec M.Thatcher au Royaume Uni bientôt suivie de R. Reagan au Etats-Unis.
Elle avait aussi provoqué à l'époque une grande incompréhension.
Romain Huret, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, a répondu aux internautes du " Monde.fr " sur les enjeux de la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. Le Monde | * Mis à jour le M. Q. : Pourquoi les Noirs ne sont-ils pas allés voter pour Hillary Clinton ?
http://www.lemonde.fr
S'agit -il cette fois ci d'une véritable rupture avec le néo-libéralisme dominant depuis le début des années 80?
En France certains en sont persuadés et boivent du petit lait. Trump a aussi ici chez ses admirateurs (plus ou moins zélés). C'est le cas de Jacques Sapir:
FIGAROVOX/TRIBUNE - Donald Trump défend un État stratège en matière économique et une limitation du libre-échange. Pour Jacques Sapir, son élection pourrait faire avancer le long processus du retour des nations dans la gestion de l'économie-monde.
http://www.lefigaro.fr
Au fait, Trump a-t-il gagné ou bien est-ce que représente Hillary Clinton qui a perdu? Claude Askolovich pose crûment la question:
Dans les décombres de mon Amérique, la détestation que j'éprouve pour Madame Clinton ne s'adresse pas à elle. Elle est celle que l'on voue aux généraux vaincus, quand les barbares envahissent la cité. Elle est celle que l'on voue à une civilisation décadente, quand celle-ci s'effondre et nous laisse nus.
http://www.slate.fr
Notre pays n'est pas à l'abri d'un tel phénomène tant est grande ce que l'on appelle "la fatigue démocratique."
Regardons qui sont les électeurs de Trump.
Plus que le sexe ou le revenu, l'élection de Donald Trump s'explique par des facteurs sociologiques et culturels... et par la faible mobilisation en faveur de Hillary Clinton. Lire aussi : Election américaine : qui a voté pour Trump ?
http://www.lemonde.fr
ça ne vous rappelle rien?
La question est aujourd'hui clairement posée : Face au défis de l'époque faut -il simplement rechercher des réponses dans le passé: "C'était mieux avant": avant l'Europe, avant la mondialisation... Le nationalisme étroit qui s'accompagne souvent d'un certain autoritarisme teinté d'obscurantisme doit -il et peut-il demeurer l'horizon indépassable de tout projet politique?
Est-il notamment adapté pour résoudre les grands problèmes posés à la communauté internationale (migrations internationales, questions environnementales, terrorisme, sécurité, et.c...)?
ou bien ne faut-il pas plutôt innover, explorer de nouveaux modèles politiques en phase avec les évolutions et réalités actuelles et s'appuyant sur des valeurs universelles et notamment sur les droits de l'homme et le respect des personnes.
Au milieu du gué, face aux incertitudes d'un monde nouveau en construction, doit -t- on par peur de l'enlisement, choisir simplement de faire demi-tour vers un passé mythifié.
Ce qui revient à conduire en regardant uniquement dans le rétroviseur.
C'était l'esprit de la ligne Maginot mise en place après la guerre de 1914/1918 comme "rempart " à toutes nos peurs nationales.
Elle devait nous permettre d'éviter toute nouvelle guerre.
Elle ne servit jamais. Et nous eûmes la guerre.
Ne doit-on pas au contraire choisir l'audace, et regarder le réel en face pour construire un monde nouveau plus fraternel moins inégalitaire pour les nouvelles générations?
Cette question sera clairement au coeur des enjeux électoraux français de 2017.