LA POLITIQUE DU LOGEMENT.
La politique publique du logement est un sujet ultra-sensible.
La preuve en est dans le tollé provoqué par la diminution surprise de 5€ des APL annoncée cet été par le gouvernement pour des raisons d'équilibre budgétaire sur l'exercice 2017.
Le logement est un besoin fondamental des ménages.
Lorsque le logement est laissé au seul équilibre du marché, les besoins satisfaits sont liés à la seule solvabilité des locataires. Ce n'est pas satisfaisant.
C'est pourquoi les pouvoirs publics ont été amené à intervenir sur le marché du logement locatif.
Pour faire simple, l'action peut- être menée du côté de l'offre: l'aide à la pierre ou du côté de la demande par le blocage total ou ciblé des loyers.
Un blocage total des loyers s'il satisfait les locataires, réduit l'offre. Ce problème ne peut être résolu que par une politique importante de développement de l'offre publique (HLM) mais ceci a un coût important.
Un moyen a alors été proposé pour ne pas pénaliser l'offre et pour limiter les dépenses des ménages aux revenus les plus modestes : la mise en place des APL (aides personnalisées au logement).
Cette mesure semblait avoir résolu la quadrature du cercle de l'épineux équilibre du marché du logement locatif.
Hélas dès les années 90, il a été montré que l'aide au logement avait un effet inflationniste sur les loyers et profitait principalement aux...propriétaires.
ÉCONOMIE - Cinq euros de moins sur les aides au logement, dont les APL (Aide personnalisée au logement) dès ce mois d'octobre. L'annonce du gouvernement, ce samedi 22 juillet, a de quoi faire grincer les dents des quelque 6,5 millions de ménages français qui en bénéficient, les étudiants en tête.
http://www.huffingtonpost.fr
[sur un marché de concurrence imparfaite comme le logement dans les grandes villes, la seule limite au niveau des prix est la capacité des locataires à payer. Toute modification du niveau des APL est donc répercutée, à terme, sur les loyers, à la hausse comme à la baisse, le taux d'effort des locataires étant à son maximum.
Il est donc improductif de subventionner les locataires et demander toujours plus de subventions à l'Etat ne changera rien au pouvoir d'achat des locataires.] Arnaud Parienty
Certes des études plus récentes montrent que ce phénomène est surtout urbain et ne concerne pas en principe les logements HLM. Mais la population est aussi de plus en plus urbaine...
Les aides au logement seraient-elles à l'origine de tous les maux dont souffre actuellement notre marché immobilier? On pourrait presque le croire quand on entend régulièrement les membres du gouvernement rappeler le fardeau de 30 milliards d'euros que pèsent les aides au logement dont 19 milliards consacrés aux seules Aides personnalisées au logement (APL).
http://www.boursorama.com
Ces dernières années des mesures de blocages partiels et ciblés ont été mises en place mais ce n'est pas suffisant. La question posée, qui est toujours celle de la baisse des loyers pour le plus grand nombre, semble aujourd'hui devoir passer par une relance de l'offre ce qui pourrait permettre une baisse durable des APL.
C'est toute cette problématique qui est maintenant au grand jour. Si l'on peut s'interroger sur l'habileté politique de cette baisse de 5 € des APL, force est de constater qu'elle a au moins une vertu pédagogique.
La politique structurelle du logement est maintenant clairement sur la table.
NB: Les décodeurs du Monde s'efforcent dans l'article suivant de faire le points sur les pratiques actuelles en matière de logement locatif et de loyer: